Château de la Lambertière

On sait peu de choses de l’ancien château de la Lambertière, s’il y en eut un avant le 18eme siècle. En observant la configuration du terrain, une maison forte avait peu de chance de résister longtemps à un ennemi déterminé. Il n’y avait peut-être que la tour sud-ouest, la partie la plus ancienne de l’édifice actuel, était-ce une tour de guet ?
La maison fut rénovée en 1770 : cette date figure sur un des linteaux de la tour. La grande tour nord-ouest sera créée au XIXème. L’intérieur fut aménagé en même temps que celui du Château de Cabarot car les propriétaires avaient suivi ensemble leur scolarité ; ils utilisaient les mêmes architectes.

En partant de la place de la Chaffardière (ancienne gare) et le long de la montée de la Lambertière on peut admirer cette bâtisse de couleur sable, avec ses deux tours ventrues. Le domaine, qui s’étendait bien plus bas vers l’Ainan, a été rétréci quand le tramway « Bonpertuis-Chirens-Pont de Beauvoisin », puis la déviation de la RD-82 ont été tracés.

Une tuilerie aurait existé sur le domaine, au début du 19eme siècle.

Le domaine a appartenu à un cousin du Maréchal Guillaume Dode de la Brunerie, fils de Jean-René Dode, notaire royal de Saint Geoire de 1761 à 1813 et de Catherine Charbonnel. La famille Dode était très nombreuse au tournant du dix-neuvième siècle.

A Saint Geoire, il y avait un Jacques Dode adulte en 1764 et un Michel Dode témoin de mariage en 1779. Ce dernier, cultivateur, habitait la Lambertière. Marie-Cécile Dode naît en 1782 de Jean-René. C’est la benjamine. Sur son acte de naissance, son parrain est François Albin Dode, habitant Voiron, négociant de la ville de Nantes (pour des tissus ou pour la société Denante ?). En 1837, on remarque le mariage de la fille de Sulpice Dode (négociant à St Geoire) avec Sébastien Roulet-Metton, secrétaire de la mairie de St Geoire. Elle s’appelait Caroline Gabrielle.

François Xavier Dode (1780- 1875), fils de Jean-René Dode, est propriétaire, puis notaire à la Lambertière de 1813 à 1826. Marié à Marie-Thérèse Chevrier, il sera maire vers 1843 – 1848, puis juge de paix. Quand il meurt en 1875, sur sa plaque tombale, il est inscrit sous le nom de François Xavier Dode d’Ainan : était-il jaloux de son frère Guillaume qui avait pris le nom de Dode de la Brunerie  ?

La famille Chollat y habitera à partir de la deuxième moitié du XIXème, puis le Henri Nicollet acquit le domaine en 1920, comme résidence secondaire, suivant les conseils de M. Dugueyt (propriétaire du domaine de Cabarot), qu’il connut au pensionnat.

Henri Nicollet cofondateur de la banque NICOLLET LAFANCHERE, meurt jeune en 1935. Son frère André, grand père de Philippe (actuel propriétaire) hérite des parts de la banque, et prend place au conseil d’administration. Le grand père fit partie de l’académie Delphinale.

Jacques Nicollet, père de Philippe, de formation HEC, part en Algérie pour les métiers liés au pétrole avec son épouse, elle-même née en Algérie (1920) et vivant à Marseille avant la deuxième guerre mondiale.

Le fameux maréchal Dode, né en 1775, en haut de ce qui n’était pas encore la rue de Verdun, mort à Paris en 1851, a aménagé le domaine d’un de ses oncles (François-Albin) à Voiron, négociant en toiles de chanvre. Le domaine s’appelait La Brunerie, face à la blanchisserie où blanchissaient les toiles, où est actuellement la zone commerciale. Guillaume choisit de s’appeler Guillaume Dode de la Brunerie quand l’empereur le nomma baron. La Brunerie est ensuite devenue le CREPS de Voiron, puis INOLAB, des centres de formation sportive.