La Valdaine (St Geoire, St Sulpice des Rivoires, Massieu, Merlas, St Bueil, Voissant), haut-lieu de la chrétienté jusqu’à la Révolution, comporte de nombreux sites « religieux » à visiter. Chaque village possède une église, sauf Merlas qui en a trois !
Quelques églises de la vallée de l’Ainan ont été préservées de la frénésie de reconstruction des monuments, fin du dix-neuvième siècle, quand la famille Vicat, puis ses concurrents, mirent au point des méthodes de préparation du ciment naturel, puis du ciment hydraulique, que anglais n’hésitèrent pas à breveter ensuite sous le nom de « ciment Portland ». Pour en savoir plus : voir le site VICAT
A Voissant
L’église de Voissant , déjà citée en 1161, est la plus ancienne du canton. Elle a conservé son cadran solaire et sa devise qui nous rappelle que « la vie de l’homme est une ombre qui s’enfuit ». A l’intérieur, le bénitier taillé dans la pierre ainsi que le baptistère, sont de pur style roman. Du vieux château de Voissant, qui abrita un soir Mandrin (il y a probablement plus d’endroits où il dormit, que de jours qu’il vécut !), il ne reste que quelques pierres au confluent du Guiers et de l’Ainan. Un château imposant, que l’on visite en été, existe à Saint Albin de Vaulserre.
Vers Merlas, Saint Sixte et le col de la croix des mille martyrs
Il y a trois chapelles à Merlas (à Merlas même, à St Sixte et à la Chapelle en Merlas). Près de la Chapelle en Merlas, en direction de Miribel, par un chemin balisé, la Pierre à Mata est reconnue pour être un dolmen. Elle servait peut-être de pierre à sacrifice pour les druides Gaulois. Elle se trouve à côté d’une source autrefois appelée la fontaine de la Vierge. Cette fontaine est insolite car, située presque sur la crête séparant les deux versants (Ainan et vallée de St Laurent du Pont), elle coule en permanence. Celles qui viennent y prier sont sûres de trouver un mari dans l’année…… De plus, en se frottant le ventre contre la pierre, on accélère le processus de fabrication, …enfin, il paraît..
La Croix des Mille Martyrs, située au col du même nom, relie Saint Geoire en Valdaine à Saint Laurent du Pont, en passant par Merlas et Miribel-les-Echelles. Elle perpétue le souvenir de soldats chrétiens de l’Empereur « Hadrien ». Revenus d’une campagne victorieuse en Arménie ils refusèrent de se rendre à Rome pour ne pas sacrifier à de faux dieux. Ils furent martyrisés le 22 juin de l’année 120 sur le Mont Ararat. Les Clermont rapportèrent quelques reliques de ces martyrs au cours de croisades. Il étaient conservés dans l’église des Carmes, Pont de Beauvoisin, mais disparurent au cours de guerres de religion.
La dévotion aux martyrs chrétiens prit la forme d’une procession depuis l’église de Miribel, en passant par ce col, allant jusqu’à Pont de Beauvoisin, par Saint Geoire en Valdaine. La soif ardente sous le soleil du début d’été était étanchée d’un verre de vin local à chacun des nombreux virages.. , avec les débordements inévitables qui s’en suivirent souvent. Tant et si bien que la procession fut supprimée par arrêté préfectoral au début du vingtième siècle…
A côté de la croix, en direction de St Geoire, on aperçoit une vieille borne. Depuis cette borne, on peut en trouver une autre, une centaine de toises plus loin. Ces bornes délimitaient les domaines des seigneurs de Corbel (en Chartreuse), de ceux des seigneurs de Clermont (depuis Chirens jusque Virieu).
Vers Merlas – St Sixte
Le Château de Saint Sixte (un château reconstruit au dix-neuvième siècle par une famille de soyeux) qui abritait des réfractaires au STO et des résistants, a été incendié en 1944 par les nazi, au cours de leur retraite. Le souvenir de deux maquisards qui ont péri pendant la bataille est rappelé par un monument le long de la route vers la Nouvellière. Les ruines du château se distinguent encore sur la route qui monte au vivier des chartreux.